Entretien avec Lisa Rouvière, responsable de recherche et développement à TreeWater

29-06-2024

 Lors de sa dernière visite de contrôle, nous avons pu nous asseoir avec elle pour mieux comprendre les enjeux techniques du projet et l'importance de ces actions dans la préservation de l'environnement.

1. Maintenant que le prototype est opérationnel ici à la blanchisserie depuis plus de 6 mois, les résultats que vous avez obtenus sont-ils à la hauteur de vos attentes ?

Oui, nous avons de bons résultats. Les paramètres que nous avons obtenus sont ceux que nous attendions.

Cependant, nous allons continuer à analyser car les 6 premiers mois nous ont permis d'apporter plusieurs améliorations, de tester des choses. Aujourd'hui je viens de changer le floculant, qui est le liquide qui élimine les petites matières en suspension. Nous avons changé de marque. Nous en profitons pour apporter des améliorations continues mais pour l’instant, oui, les résultats que nous avons obtenus sont très bons.

2. Quels sont les principaux défis que vous avez rencontrés ? Comment les avez-vous résolus ?

Le principal problème que nous avons rencontré est la distance. Parce que nous sommes en France, nous ne pouvons pas toujours être là pour résoudre les petits problèmes qui se posent. Cela nécessite plus de temps de maintenance que nous le pensions car nous apportons constamment des améliorations. Heureusement, Fran s'occupe du prototype d'ici et ça nous aide beaucoup.

L'autre inconvénient, ce sont les temps d'arrêt, car lorsque l'installation est arrêtée parce que c'est un jour férié ou qu'il y a un problème technique, il peut y avoir un développement bactérien lorsque l'eau stagne. Mais nous avons déjà résolu ce problème. Nous avons maintenant établi certains protocoles indiquant quand nous devons l'arrêter, puis redémarrer le prototype.

3. Quels projets ou recherches menez-vous actuellement chez TreeWater qui pourraient avoir un impact significatif sur la préservation de l'environnement ?

Nous sommes une équipe très diversifiée et tout le monde ne travaille pas sur tous les projets. Mais c’est justement le sujet des blanchisseries qui est très intéressant car il y en a beaucoup partout.

Ils utilisent beaucoup d’eau et de détergents et donc de polluants. Certains polluants peuvent également se trouver sur les vêtements, par exemple si nous lavons les vêtements des travailleurs. Ainsi, la technologie que nous développons dans ce cas évite que tous ces polluants n’aillent vers la station d’épuration des eaux usées.

Nous avons également un projet d'électro-oxydation, qui est un procédé d'oxydation avancé. Un peu comme ça, mais sans produits chimiques, pour ainsi dire. Nous souhaitons trouver une solution aux soi-disant « polluants éternels », qui sont très difficiles à dégrader.

4. Comment pouvons-nous arrêter l’évolution rapide du changement climatique ?

Il faut essayer de limiter la pollution à la source, c'est-à-dire limiter tous les produits chimiques. En tant que scientifiques, nous pouvons essayer de créer des produits qui sont de nature facilement dégradables et ne polluent pas trop.

Parallèlement, nous devons faire attention à ce que nous achetons et consommons. Notre rôle en tant que consommateur est très important.

5. Selon vous, quel sera l’avenir du traitement de l’eau ? Existe-t-il des technologies émergentes qui semblent prometteuses ?

Je ne pense pas que nous trouverons un jour une technologie miracle qui permettra de dégrader tous les polluants. Il faut rechercher des technologies destructrices, c'est-à-dire qui détruisent les polluants au lieu de simplement les séparer, comme l'osmose inverse.

Dans tous les cas, ce sera la combinaison de différentes technologies qui permettra d’apporter ces améliorations. Une technologie unique pour traiter tous les types d’eau n’est pas possible, encore moins une solution unique pour tous les polluants.

6. Comment la chimie peut-elle contribuer à la lutte contre la pollution des océans, notamment dans le cas des plastiques et autres polluants persistants ?

La chimie peut jouer un rôle important dans ce domaine, car il faut essayer de dégrader au maximum ces polluants, mais aussi utiliser des matériaux biodégradables. Nous devons poursuivre nos recherches pour trouver la combinaison de technologies qui nous permettra d’y parvenir.

7. D’après votre expérience, quelles mesures les entreprises comme la nôtre devraient-elles prendre pour promouvoir la conservation de l’eau ?

Je dirais qu'il faut promouvoir davantage de projets de réutilisation, comme le projet Life Recyclo que nous avons développé ensemble ou la technologie dont vous disposez au Car Wash.

Les différentes opérations de chaque entreprise doivent être adaptées, dans la mesure du possible, afin qu'elles aient le moins d'impact sur l'environnement. Dans le même temps, nous devons réduire la consommation d'eau et également récupérer l'eau de pluie pour l'utiliser dans des applications spécifiques.

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